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sur un fil d'encre
10 novembre 2012

C'est étrange !

100_0475

Photo: Annemarie Trekker

C'est étrange ! Etrange combien certaines et certains d'entre nous peuvent faire se rencontrer les petits galets qui crissent sous les pieds, qui se réduisent sous les marées avec la beauté et l'immensité de la mer qui rencontre le sable et défie le temps par l'écume éphémère et éternelle de ses marées.

C'est étrange combien parmi celles et ceux qui s'écrivent, certains et certaines s'attachent à leur douleur et aux cailloux dans la chaussure sans pouvoir s'en défaire sous peine de perdre leur identité tandis que d'autres très légèrement voguent sur la tristesse pour en faire l'oeuvre sinon d'une vie du moins d'un chemin de rencontre avec le monde. Dansant à la lisière entre le sable et l'eau, la plage et la mer.

C'est étrange aussi combien je m'efforce parfois, entêtée et coléreuse, à faire se rencontrer celles et ceux qui ne veulent pas de cette coulée douce entre les contraires : la mort et la vie, la rupture et l'amour, la violence et la douceur d'être.

Je me suis demandée ce qu'il fallait pour qu'un drame puisse être source de mise en oeuvre plutôt que de dépérissement. Je ne sais mais il m'a semblé  saisir, dans les grains du sable qui les portent, que les petits galets murmuraient que la solution résidait dans l'acceptation de ce qui est. Juste se laisser approcher par la présence du différent comme du semblable, voir le semblable dans le différent et le différent dans le semblable. La présence de l'humain jusque dans l'inhumain. De l'inhumain dans l'humain. Mais quelle audace faut-il pour accepter ce côtoiement quand depuis la nuit des temps, certaines et certains ont entendu parler de peur, de menaces, de naïveté, de bêtise ou de connerie alors qu'il s'agissait seulement de la vie et de ses ratés. Quelle audace pour accepter que le désir d'être se heurte à la peur de n'être pas.

Il m'a semblé que la confiance ne se démontre pas, tout juste s'éprouve-t-elle. Cela suffit peut-être pour permettre aux pieds d'oser s'offrir dénudés à la dureté des petits galets qui émergent sur la plage au sable fin et d'éprouver l'audace du pari sur la vie... Mais comment passer le relais de l'éprouvé?

 

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Commentaires
A
"Je me suis demandée ce qu'il fallait pour qu'un drame puisse être source de mise en oeuvre plutôt que de dépérissement."<br /> <br /> Mais à qui s'adresse l'interrogation ?<br /> <br /> À toi-même ?<br /> <br /> À ceux ou celles qui sont en face de toi ?<br /> <br /> <br /> <br /> Et à l'aune de quoi mesure-t-on ce que tu indiques…<br /> <br /> On ne peut jamais répondre que pour soi-même, face à un drame personnel.<br /> <br /> <br /> <br /> Et parfois on ne fait pas l'économie du dépérissement avant que autre chose ne puisse repousser…<br /> <br /> <br /> <br /> Tu poses aussi la grande question des modalités de l'aide…<br /> <br /> Comment se passe le processus d'extraction des cailloux douloureux…<br /> <br /> <br /> <br /> Chacun peut toujours se poser la question : comment, moi je fais ?
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  • blog littéraire et de réflexion sur la place de l'écriture dans la construction et la transformation d'une histoire de vie. Approche de l'autobiographie, du récit de vie, de l'animation d'atelier d'écriture et de l'édition littéraire.
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