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sur un fil d'encre
15 juillet 2013

Ce petit vent de liberté

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Photo: A. Trekker

Il vient de souffler sur ma vie, ce petit vent de liberté qui se lève de manière impromptue lorsque la coupe est pleine, lorsque rien ne va plus de soi, lorsque le malaise perdure, lorsque l'horizon s'embrume.

Comme d'habitude, tout a commencé par une rafale qui a secoué l'arbre, fait tomber quelques feuilles et quelques poussières de temps. Une montée de colère. J'ai pas aimé le ton et les phrases qui furent prononcées dans ce que j'avais cru être une maison d'amitié et de compagnonage, là où il faisait bon vivre en convivialité et en activité. J'ai laissé souffler cette colère qui éclaircit les brumes intérieures. Mes doigts sur l'ordinateur ont frappé les caractères et envoyé le message.  Stop, je ne suis plus disposée à jouer "Bataille". Fatiguée de ce jeu sans autre enjeu que de laisser sans carte ni boussole un perdant désolé. 

Puis, le vent s'est calmé faisant place à cette parenthèse immobile du temps, heure entre chien et loup où tout n'est plus que silence et apnée. Le monde et la vie me sont apparus en suspens. Je me suis sentie vide et enfermée à clé au dehors, interdite dans la maison qui m'avait promis l'amitié. J'ai tenté doucement de frapper à la fenêtre pour signer une trêve, offrir le pacte de l'apaisement. Mais à l'intérieur, il n'y avait plus personne.

Alors, je suis partie me promener sur les chemins de grandes randonnées, emportant des livres à lire et à écrire dans le sac à dos de mes pensées. Peu à peu une brise légère et fraîche s'est levée. Elle a épousseté les grisailles du deuil et de la tristesse, déposés par la désillusion. Déjà me revenaient les images et le renouveau propre à l'enfant émerveillé de saisir la lumière de l'aube après une nuit sous le ciel étoilé. Il y avait là, au pied de mon lit, déposés pour moi, d'anciens jouets qui invitaient à de nouveaux imaginaires. D'avoir été souvent abandonnée à ma solitude, d'avoir souvent quitté le bateau avant qu'il ne coule, j'ai appris à lever la voile par delà les horizons plombés et à naviguer vers d'autres ports plus ensoleillés.

 

 

 

 

 

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Commentaires
S
Merci Coumarine pour ce commentaire. Tu as raison. On y gagne de la force intérieure. On y perd un peu de ses illusions mais on y gagne de la liberté d'exister et de la place pour d'autres rencontres et d'autres projets. De la souffrance? Plutôt du chagrin, celui qui accompagne chaque deuil, petit ou grand.
C
je crois en effet, qu'il vaut mieux partir plut^t que de s'obstiner à frapper sur des volets fermés<br /> <br /> Mais c'est une souffrance bien sûr;.. celle de perdre un peu de ses illusions<br /> <br /> Et en même temps, on y gagne davantage de force intérieure<br /> <br /> <br /> <br /> Belle randonnée dans de nouveaux imaginaires...
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  • blog littéraire et de réflexion sur la place de l'écriture dans la construction et la transformation d'une histoire de vie. Approche de l'autobiographie, du récit de vie, de l'animation d'atelier d'écriture et de l'édition littéraire.
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