Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
sur un fil d'encre
19 avril 2017

Ma mère, cette inconnue familière.

 

 

livre 061

 

 

 

photos de famille 014

Photo de droite, copyright appartenant à A. Trekker

La lecture du livre-récit de Philippe Labro "Ma mère, cette inconnue" (Gallimard 2017) m'a émue et questionnée.

Comment pouvons-nous approcher au plus près l'histoire de nos parents?

J'ai longtemps cru que ma mère m'était connue, trop peut-être. Jusqu'au jour où elle a perdu la mémoire.Je suis dès lors partie à sa recherche et l'ai découverte bien plus complexe que je ne le pensais. Je l'ai écrit dans "La mémoire confisquée".

J'ai retrouvé au fil des pages de Philippe Labro, de son écriture sobre et fluide, cette quête de l'enfant devenu adulte face à l'histoire de celle qui l'a mis au monde. Netka ne lui a pas facilité la tâche. Il lui faudra du temps pour identifier la part de ses origines polonaises, l'histoire de son père inconnu, éclaircir les mystères de l'abandon par sa mère et les voies de résilience de la petite fille et de l'adolescente abandonnée. Jusqu'à sa rencontre "miraculeuse" avec Jean qui deviendra son mari et le père de leurs enfants.

Parmi les pages les plus fortes du livre, il y a le refus de Netka d'accepter la demande tardive de sa mère de la revoir et découvrir ses petits-enfants. Non par vengeance mais parce qu'il y a une règle immuable pour elle: on n'abandonne pas ses enfants.

L'approche tout en nuance, en finesse de Philippe Labro montre ce que peut être le travail d'écriture autour de l'histoire d'un parent proche. Entre le désir de savoir, la force de chercher, l'hésitation à poursuivre, la crainte de ses propres angoisses, l'envie de questionner et la nécessité de respecter un certain silence... on perçoit ce lien juste qui se tisse et se re-tisse au fil des pages (et de la vie), empreint des paroles du père "Garde-toi de juger d'abord. Il faut avant tout, tenter de comprendre".  

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Labro écrit que lorsqu'il débutait dans le journalisme, son père lui tint ce langage:<br /> <br /> "Garde-toi de juger d'abord. Il faut surtout comprendre. Ne rejoins jamais la catégorie des juges. Essaye de comprendre et si tu y parviens, alors, tu peux te permettre de juger - et encore!" Il me semble qu'il faut faire la différence aussi entre juger une personne et juger son comportement. Car tout comportement n'est pas acceptable.
A
Comme je l'ai partagé sur facebook, ton billet m'a beaucoup touchée car j'ai retrouvé, dans ta façon de t'exprimer, la complexité des liens familiaux qui nous forgent TOUS (et ce, suite à la lecture du livre de P. Labro). Un parallèle à mon histoire (on ramène souvent à soi), à toutes les histoires car la souffrance est universelle. Nous avons tous des failles, sommes tenus à notre passé et ce retour à l'enfance nous permet de comprendre la trame de notre vie, ce qu'on est venus faire sur terre, ce qu'on a à retenir (karma, mission). Aussi ce retour au source nous plonge dans une vérité plus "juste" (face à nos peurs), prises de conscience qui nous font aller plus loin. Incarnation et reconnaissance de ce que nous sommes.
A
Effectivement très intéressant comme ouverture sur l'écriture. Mais quand la mère est une parfaite énigme, un "dépistage" ne me tente guère, faute d'éléments familiaux, dans ma famille éclatée ...<br /> <br /> Pour ceux qui le pourraient, ce serait un très chouette projet !
sur un fil d'encre
  • blog littéraire et de réflexion sur la place de l'écriture dans la construction et la transformation d'une histoire de vie. Approche de l'autobiographie, du récit de vie, de l'animation d'atelier d'écriture et de l'édition littéraire.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
sur un fil d'encre
Publicité